27.12.09

vivement que je sois riche.

J'aurais pu passer une matinée délicieuse, à paresser dans mon lit, des viennoiseries parsemant le parquet de ma chambre, essayant d'éviter de tacher mes draps avec un café brûlant. J'aurais pu me lever doucement, sur le dos, puis sur le ventre, une jambe s'échappant du lit, puis l'autre, jusqu'à ce que je finisse par m'asseoir, face à la fenêtre. J'aurais aussi pu hésiter sur la cigarette que je fumerai en regardant passer les bateaux-mouches et les mouches-touristes, du haut de mon perchoir saint-louisien, tout de caleçons et de maillot de corps vêtu -le froid n'attaque que les esprits faibles et les romantiques.
Mon double éveillé s'étonne lui même en se précipitant pour répondre au téléphone. Dieu seul sait pourquoi, c'est la première fois qu'elle m'appelle directement, outrepassant les 244 caractères des opérateurs téléphoniques -quand j'étais en retard pour cette projection privée de Tati ne compte pas, j'étais défoncé et j'ai du lui offrir un verre à 12€. Plus que son nom qui scintille sur mon portable, c'est sa voix aiguë qui me réveille. Et qui me dit qu'elle est bd Henri IV. Allons bon. Pendant une seconde, je considère l'alléchante possibilité de lui dire qu'elle me réveille et que je la rappelle très rapidement, mais le RER A menace de me l'enfermer dans son ventre de gréviste métallique pour trois bonnes heures. Alors je lui dis que non, bien sûr que non, tu ne me réveilles pas, oui, je me souviens du café, oui, avec plaisir, oui, je peux être prêt dans quinze minutes et je t'ouvre, à tout de suite, je t'embrasse. Elle serait montée si j'avais eu un peignoir digne de ce nom sous la main, avec un vinyle de blues et un verre de brandy, mais on fait avec ce qu'on a, hein, on sera riches plus tard.
Dans la douche, j'oublie de me dépêcher, parce que je repense à mon rêve. Je crois que ça parlait de partiels, de Venise, de monstres et d'une chemise blanche qu'il fallait que je retrouve. Je sens le sperme de Freud jusque sur mon front savonneux. Je me sèche rapidement en me tripotant les burnes d'une allègre façon alors que mes pensées vont vers son air exaspéré dans l'air froid du matin (ah, non, c'est vrai, treize heures n'est pas le matin), quelques mètres plus bas.
Mon nouveau rasoir, arme de poche, me coupe la lèvre sans pitié et l'eau sauvage, qui n'a jamais aussi bien porté son nom, me distille un peu de lave au coin de la babine, si bien que j'enfile différents bleus criards à rayures, sans y prêter aucune attention, et me dirige d'un pas brutal vers l'interphone, géniale invention qui a fait croire à la plèbe que ce concept n'existait plus.
Stop. Arrêt petit déjeuner, café en route et insultes de routine au lapin qui s'agite dans sa cage, comme s'il était devenu musulman et qu'on avait caricaturé sa carotte.
Au moment où mes doigts laissent une trace de Nutella (on est tous de grands enfants) sur le combiné de plastique blanc, je réalise qu'il faut d'abord que je lui donne le code de l'immeuble. Consciencieusement, je saisis une feuille blanche qui attend tranquillement son heure dans le ventre de l'imprimante et m'attable. Je prends une écriture d'adulte blasé/chirurgien avec 20 ans de carrière pour tracer quatre chiffres, une lettre et un numéro d'étage au milieu de la feuille, aussi bien que si c'eut été fait avec Word. Comme ça n'allait pas choir tout seul jusqu'à ses talons/escarpins/sneakers (entourer son choix du moment), je suis allé chercher un double des clés dans la boîte à cravate Hermès de l'entrée et l'ai glissé dans la feuille pliée en quatre. Une fois sur le balcon -qui va de Bercy, concerts et ministère, jusqu'à Notre Dame des Japonais armés de Canon-, j'ai quand même vachement froid. Je repère vite ses cheveux éparpillés sur des épaules de petite fille, et tente de faire en sorte que l'enveloppe improvisée volète au bout de son nez très légèrement retroussé. Elle sursaute, regarde vers le haut en protégeant ses yeux noirs du soleil, mais n'arrive pas à me voir. Elle hausse alors les épaules, s'accroupit pour ramasser la clé du paradis (enfin, la clé de sol, dans l'immédiat, désolé pour le mauvais jeu de mots, il est tard) et entre dans l'immeuble. J'ai à peine le temps de trouver un truc à mettre sur la stéréo que j'entends déjà la porte qui s'entrouvre timidement. Le bruit de ses talons est vite couvert par Klaus je-sais-plus-comment, le type avec les synthés, qui a retourné les tripes de stagiaires à la Staasi.

en fait, j'ai pas d'inspiration, ça me fait chier, bonne nuit.

21.12.09

touche à ta bite.

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Cette fille est un véritable bourbier psychologique.
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18.12.09

j'ai relu sendak en cours de socio.

Papapapapapapapapapa /


Max, roi des Maximonstres, se sentit très seul.

Il eut envie d'être aimé, aimé terriblement.



« Vous êtes terrible !

Vous êtes notre roi ! »


La sociologie est donc terriblement engageante.


J'aurais du te jeter des boules de terre sèche (dirt) quand j'en avais l'occasion


Sa position intellectuelle doit-elle être engagée ? N'est-elle pas une invention libérale pour nous vendre rêve après rêve la compréhension de l'humain, pour que nous trouvions enfin l'endroit où se cache les choses sauveges (protip: sous les côtes du mort).


Alors, dépassons, jeune fille, dépassons par la rigueur.



WHERE THE WILD SOCIOLOGICAL BEHAVIORS ARE.


Why is the world out of coffee when it needs it most (ie not being able to play old games in order to try to remake an ersatz of childhood. Pokemon ftw) ?



La sociologie se construit en réaction au naturalisme. Selon la phrénologie, les bossus sont les majors de polytechnique. Faciès & Moeurs, où l'arabie derrière les barreaux pour la plus grande gloire d'un arbre pour daltoniens.


J'ai déjà rencontré ces bottines, près de Brick Lane; sans le talon exubérant, et avec un peu plus de flou de bougé.


V. S. est en vidéoconférence avec un sourd qui lui mime ce qu'il doit dire pour son exposé. D'où les hésitations et les roulements de sourcils.


Ah, merde, alors. Une contradiction entre visée positive et son impossilité, mais les Osts de Boltanski et de Burawoy débarquent en Terre Sainte pour mater la rébellion des insurgés négationnistes. Encore et toujours, les valeurs cautionnent la critique. Ne comprendront-ils jamais qu'un critique n'est qu'un triste individu qui ne peut pas sortir d'un cinéma sans ouvrir sa gueule ? Tristes, et le jour pour nous sera comme la nuit.


sybil, it is, possibilities.


La contingence de rêver d'évasion et de se retrouver en algérie, tournant sur eux mêmes comme des derviches ivres dans une ville devenue grise.


lolita, light of my life, fire of my loins. my sin, my soul. lo-lee-ta. the tip of the tongue taking a trip three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. lo. li. ta.


she was lo, plain lo, in the morning, standing four feet ten in one sock, she was dolly at school, she was lola in slacks, she was dolores on the dotted line but, in my arms, she was always my lolita.


old, smoking old, dolly schiller.


l'influence mutuelle de la théorie de la réalité, et de la réalité sur la théorie. et le regard lassé de V.S.


Dame !


ALL IS LOVE, IS LOVE, IS LOVE, said karen o, carol and even that goat no one ever listens to.


the waow ending is always an argument, an escape through a forest (if no forest can be found, please run down the stairs), and the meal -all warm- in a small kitchen, being watched over. it is strictly forbidden to wear black mascara or any white shirt during all the scene, pour que le script puisse s'enrouler autour de ton coeur, emballé c'est pesé.


la peau est le fardeau de l'italie. le lyrique, celui des jeunes hommes bien éduqués.


Et puissions-nous crever, pour la beauté du geste.

Qu'un seul vienne, et tous les autres suivront. Qu'ils s'amènent, et tous les autres cèderont.


notre passé est triste, notre présent est tragique; heureusement, nous n'avons pas d'avenir.

15.12.09

cette fumée me pique le coeur.

Le monde devrait être gris, les yeux des belles filles devraient être gris, la musique devrait être grise. Un gris sale, teinté de noir, des taches sombres comme des coups sur une caisse claire, des zébrures blanches comme une voix qui perce sur la cithare. En attendant leur métro, les gens devraient taper du pied, hurler en coeur, laisser le clochard être soliste avant de le laisser choir à nouveau dans sa merde, grise. Le carré blanc sur fond blanc est une perversion de la nature, et la guerre ne devrait pas avoir le privilège de cette couleur parce qu'un espagnol transpirant en a un jour décidé ainsi.
La fumée d'une cigarette est grise. L'haleine qui s'échappe de nos poumons chaque hiver est grise, le dioxyde de carbone qui a transformé Copenhague en temple du politiquement correct est gris, les murs des maisons qui s'écroulent sont gris. Nous devrions être; grisés.

14.12.09

café froid et pain rassis.

Il y en a qui se croient terriblement cools en froissant des tickets de métro parisien quand il sont dans une ville de province. HAHAHA, je ris de les voir si cons en ce miroir, dirait la grosse (ou la fleur, ça dépend de votre niveau d'éducation). Il ne manque alors que les fourrures de castor du Canada synthétiquement répliqués sur le col de leurs doudounes pour que la troupe soit au complet, que les rideaux ne retombent jamais et que les coquelicots fleurissent en mai. Les fils de putes aussi fleurissent en Allemagne, et le port de Hambourg sera toujours moins bien que celui d'Amsterdam, aux quais rongés par les larmes au mascara de ces vocalises qui dessaoulent sous un ciel déprimé. HAHAHA, l'image du ciel qui revient, c'est Simba qui voit son papa dans les étoiles, sans savoir que pumba est dealer de champignons hallucinogènes, et la savane finit par devenir un jardin d'éden où les bananes roses sont épluchées en permanence par une armée hilarante d'hommes-tapir, petits, tout petits, sous-alimentés et sous-aimés. On n'y peut rien, ils sont petits, et encore heureux que mon lobe temporal ne perçoive plus les couleurs comme tous mes congénères, parce qu'être roux, ça ne pardonne pas. Non, même si on a d'excellentes initiatives, et qu'on fait rougir de bonheur Adam Smith par la rapidité de nos employés à éplucher des noix de coco. On n'épile pas les noix de coco ?

11.12.09

non, je n'ouvrirai pas mes rideaux.

Ca m'a pris d'un seul coup, sans prévenir. La bombe sur les bridés, les grosses semelles des combinaisons blanches sur la Lune, Schwarzenneger qui débarque chez toi, la seconde où l'on réalise qu'on ne tiendra pas sa promesse de ne pas jouir dans sa bouche. Pourtant, tout allait bien. La musique était bien. Le rire arrivait à venir tout seul. Les verres refusaient de montrer leurs fonds. Les filles étaient jolies -enfin, suffisamment bien habillées et avec suffisamment de maquillage pour qu'on le croit. Et puis, j'ai senti le vide. Le grondement impératif qui rompt toute discussion et qui, aidé par l'alcool, dicte sa loi. J'ai la dalle. Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas eu un vrai repas mais, là, c'est pire que tout. J'abandonne le mec qui me racontait sa vie seul face à son absence d'anecdote et fonce directement vers le bout de carrelage blanc que j'ai aperçu en entrant dans l'appartement. L'instinct vient de m'envoyer un Wizz (d'où le qualificatif de primaire) pour me signaler que c'est par là que je trouverai un frigo. Effectivement, il y en a un, derrière une blonde entrain de se faire moudre les lèvres par un type avec une chemisette et une casquette des Spurs de San Antonio. Je glisse ma main contre ses fesses, carresse la poignée du frigo en maugréant un mot d'excuse, pour n'être plus que face à des étagères désertes, agrémentées de condiments et de tupperware vides. Je rêve du Bon Marché, de la Grande Epicerie, de la nuit que je ne passerai jamais dans un Leclerc, à me casser le ventre sur tout ce que je trouve. On me caresse les côtes d'un geste délicat, la fille de tout à l'heure probablement. Ta gueule, j'ai la dalle. Désolé d'être agressif; dis-moi où je peux trouver un kebab, et le saint graal ne sera rien de mieux qu'un gobelet en plastique. Impossible, on est soir de match et l'Algérie a perdu contre une bande d'inconscients et nos rues ne demandent qu'à égorger du blanc. Pas de kebab. Si, en haut de l'étagère, il y a un éclat blanc. L'intérieur scintille, tout de carrés en diamants. Un kilo de sucre de chez Carrefour. Je tiendrai jusqu'à l'aube.

9.12.09

tu dis n'importe quoi, ma toute belle.

Les choix politiques des jeunes se résument alors à choisir quel côté, doré ou argenté, de la couverture de survie ils préfèrent, quels insultes ils ne jetteront pas à la gueule du nouveau copain de leur ex, quelle bouteille de whisky ils n'achèteront pas pour boire seuls chez eux, comme dans les films. Le type devant moi se frotte les lèvres avec le pouce, est probablement persuadé que Belmondo est un gros con, et n'a toujours pas enlevé l'étiquette de son protège-documents 80 vues Eco+. Le seul produit Eco+ que j'achèterai jamais sera du désherbant, pour faire sauter la permanence UMP du bout de ma rue. Non, les jeunes ne sont pas frustrés, leur connexion internet a lâché, alors il fallait bien qu'ils trouvent un truc à faire à la place. On aurait pu continuer à fantasmer sur la voisine du devant dont le haut choit délicieusement sur son épaule, laissant apercevoir une bretelle de soutien gorge mille fois plus sensuelle qu'une vidéo dont les tags oscillent entre rough et anal. On aurait aussi pu rester habiter dans la cave de nos parents en cherchant la meilleure résolution possible d'une vidéo de taylor swift. On aurait probablement du, ça aurait évité beaucoup de paperasse à la fac, à la mutuelle, et au commissariat.

8.12.09

son prénom, c'est vraiment Nagui ?

j'ai envie de me souvenir de ce bout de poème, et l'interface d'OpenOffice est bien trop moche pour que je l'y colle sans que ça ne revienne me hanter cette nuit, donc j'envoie au diable les stéréotypes adolescents qui ne recopient même plus du one-legged-arthur pour laisser ça.

"Etre saoul, vous ne savez pas quelle victoire
C'est qu'on emporte sur la vie, et quel don c'est !
On oublie, on revoit, on ignore, et l'on sait;
C'est du mystère plein d'aperçus, c'est du rêve
Qui n'a jamais eu de naissance, et ne s'achève
Pas, et ne se meut pas dans l'essence d'ici."

Verlaine, Jadis & Naguère.

6.12.09

PEIGNONS DES NUMEROS SUR DES CARAPACES ET ORGANISONS DES COMBATS DE CRABES

la main de la fille devant moi, qui ne cesse de tapoter l'anse de son sac, me fatigue encore plus que les vaines tentatives de la vendeuse pour savoir si certain pack de bières a une quelconque promotion. c'est qu'elle veut faire plaisir au consanguin assoiffé fiché devant son comptoir. l'autre (celle qui m'énerve) est vaguement blonde, doit frôler les vingt ans, sent plutôt bon, et elle se ronge les ongles. [[talk about a turn-off / The Kinks - Lola]].

je sens que ça piaffe d'irritation, derrière moi. c'est vrai que mon casque n'isole pas du tout, et qu'on entend tout ce que j'écoute parce que c'est toujours trop fort. grâce à ça, l'hypothétique vieux derrière moi a déjà pu se replonger dans les souvenirs qu'il garde de son ancien [[correspondant berlinois / Tangerine Dream - Ricochet]].

je ne sais même pas si c'est un de ces vieux qui se ressemblent tous, beigeâsses, bornés et secrètement laconiques. ça n'est peut-être qu'une mère de famille qui, dans sa folle jeunesse, avait acheté en cachette son [[vinyle de transformer / Lou Reed - Hangin' Round (acoustic)]].

mais ce vernis rouge vif -pourtant une valeur sûre dans ce monde qui affole même [[nicolas hulot / Trailer Syndrome du titanic]]- ne cesse de s'agiter sur le cuir du sac Longcheum, et j'ai une envie formidable, qui grimpe depuis mon poing jusqu'à ma mâchoire contractée, de lui arracher chacun de ses ongles pour lui en faire un collier (sérieusement, ça pourrait être très joli), après avoir creusé des petits trous nets et ronds dans ses gencives, mais je dérive bien trop vers anxiolytiques, patrick bateman et les [[talking heads / Nouvelle Vague - Road to Nowhere]] pour un supermarché de quartier.

le moche a délicatement emmené sa pisse pétillante, la fille s'en est allée avec ses carottes et son vin blanc, la caissière sans âge tripote mon whisky pour trouver le code barre et fait mine de ne pas entendre les [[sons étranges / Pink Floyd - Hey You Trance Remix]] qui giclent de mes oreillettes molletonnées.

4.12.09

consanguiniser, c'est tricher.

quand ils demandent de l'argent, les clochards ne disent quasiment jamais « s'il vous plaît ». je veux dire, ils peuvent être pauvres, laids, avoir des fringues de merde, des cheveux gras et fumer du shit dégueulasse pour [[se défoncer en pensant à leur enfance / Sun Ra - Spaceship Lullaby]], mais ils ont tout de même le droit d'être poli quand ceux qu'ils happent à la sortie des supérettes ont l'inconscience de leur filer vingt centimes pour renflouer leur budget misère.

au-dessus, dans leurs triplex infinis avec des piscines au premier étage, les joyeux lurons des classes immensément supérieures n'ont probablement pas ce souci; emburkanés dans leurs hoodies american apparel, ça écoute des [[rappeurs US inconnus / Mickey Avalon - Waiting To Die]] qui les rendent cool auprès des amas humanoïdes de mascara et de vestes en jean trop courtes (qui n'ont pas pu être achetées à Brick Lane parce que y'a des pakis partout et qui dit peau sombre dit blanche en danger). ça porte des tee-shirts des clash, des ramones, des beatles et de joy division : on se démarque comme on peut des [[sonneries de portable de collège / The Kooks - Seaside]].

si jamais un type complètement dérangé (de fait nominé à la médaille des services rendus à la nation) organisait une bataille rangée entre, disons, quatre clochards et une demi-douzaine de mèches brunes, je me demande qui gagnerait (on ne compte pas les chiens des clochards, bien sûr). à l'évidence, si les amalgames sus-mentionnés supportent leurs mâles en [[s'agitant dans tous les sens / Them Crooked Vultures - New Fang]], et gueulent de foutre un coup de schmooves dans le piercing nasal du grand avec les dreads, les lycéens peuvent peut-être tenir plus de cinq minutes. quoi que, si on finit tout de même par lâcher les [[clébards galeux / Pink Floyd - Mademoiselle Knobs]], les paris peuvent être faussés et le bookmaker risque de finir dans une benne à ordures avec un sac en plastique Monoprix sur son gros nez.

ad majoram [[ludwig von krauthoven / Stanley Kubrick - Joy Hymn]] gloriam.

2.12.09

Marc Lévy n'est probablement pas un gros fumeur.

Ca fait un mois et une grosse douzaine de jours que je n'ai rien posté ici. Sur l'autre non plus, d'ailleurs, mais l'autre peut être excusé parce qu'uploader des photos, c'est long et chiant.

J'avais commencé deux trois trucs que j'aurais pu publier, indeed, mais comme beaucoup de choses que je commence, je ne finis pas.

Donc la seule chose que j'ai sous la main, c'est le pitch d'un court/moyen-métrage qu'on a la possibilité de tourner à la fac. Donc voilà, plus que de la forme, c'est du (peu de) fond dont il s'agit cette fois.

Le film a pour ambition de raconter une journée d'un ou plusieurs étudiants censés être lambdas. Le décor sera majoritairement celui de l'IEP, mais aucun nom ne doit être cité.
  • Le film commence sur un réveil de quatre étudiants, visiblement après une gueule de bois. Le quatrième est le seul à ne pas se réveiller à temps, et sera le fil conducteur de l'histoire (on l'appellera G1). C'est lui qui prononce les premier mots, "Et merde". La matinée commence sur le perron de l'IEP, où quelques individus, dont deux qu'on a déjà vu parlent du cours d'amphi auquel ils n'ont pas envie d'aller, puis d'un moche qui passe et comme quoi le monde serait vachement mieux sans les moches et quels genres de plans quinquénaux on aurait du mettre en place pour effacer les moches, ou du moins les cacher dans le métro ou faire des bars aux vitres teintées. Un stéréotype est fiché parmi eux, petit boulet aux grands rires niais.

  • Après quoi, ils partent en amphi, où ils ne s'intéressent pas beaucoup.

  • En sortant, G2, F2 et deux autres personnes croisent G1 qui demande ce qui s'est passé pendant le cours, et, après un léger blanc, demande qui veut aller au cinéma, puis se met à expliquer que le film est absolument génial, etc. C'est chiant un type qui vous dit qu'un film est génial. G2 veut prendre l'ascenseur pour aller en bibliothèque mais la majorité préfère prendre les escaliers. dans les escaliers, ils discutent du prof qu'ils viennent d'avoir et que c'est un abruti fini, du fait qu'ils aient trop de travail, qu'ils faut qu'ils arrêtent de sortir/de boire, et lâchent deux de leur groupe (les deux inconnus) au premier (ils font une légère halte pour débattre d'une éventuelle pause clope puis renoncent) et deuxième étage avant d'arriver au troisième. là, sort de l'ascenseur une fille superbe, hautaine et froide (F1). S'ensuit un moment cliché avec un peu de musique (The La's, There She Goes), où la caméra suit ses jambes le long de la rambarde jusqu'à la porte de la bibliothèque où elle remonte sur un panneau "silence".

  • En entrant dans la bibliothèque, ils ne sont donc plus que trois, G1, F2 et G2, et G2 commence à parler de F1, de manière très casual. F2 rentre en mode potin, G1 s'en branle à moitié. Passe un BG qui leur dit bonjour de la tête, G2 active le mode socialisation (dédain passager avant de réaliser qu'il faut être gentil), parce que c'est un mec à priori cool, qui discute d'une soirée où il n'était pas (quelle heure êtes vous rentrés, vous avez vu la baston, etc. ?) (G1 s'en fout et lit un bouquin). Passe aussi une fille presque pas banale, à qui G1 propose d'aller au cinéma, en sortant le même speech, ce qui fait chier G2, qui va chercher un livre. Ils font semblant de bosser dans la bibliothèque, et la recherche de livres par G2 qui écoute sa musique (Rebellion (Lies), Arcade Fire) peut être une occasion de jouer un petit peu de la caméra entre les rayons.

  • Ca va être dur, il y a peu de rayons, mais il finit par tomber par F1, avec qui il établit un contact visuel (je tente vainement de me pardonner pour cette atroce métaphore militaire), puis il la suit, tant bien que mal, lui tourne autour et finit par la voir, loin, assise à une table avec une de ses amies. L'amie lui jette un coup d'oeil en souriant, il va la voir et lui demande si elle va à la soirée organisée par le Bureau Des XX ce soir, parce que ça sera super cool, et qu'il y a un before tout près, et que tout le monde peut venir, jette un petit coup d'œil à F1, d'ailleurs si toi aussi (F1), tu veux venir, t'es la bienvenue, c'est XX rue Y, près de Z, je compte sur vous, la copine dit qu'elles ne pourront pas venir au before, mais qu'elles essaieront d'être là ce soir. G2 repart à sa table, il est tout content mais essaie de ne pas le montrer. G1 tweete "crushes are for sissies", relève la tête de son ordinateur et demande si on se casse après avoir demandé de lui rappeler ce qu'ils faisaient ici.

  • Transition: F2 et G1 sortent de la boulangerie avec leurs sandwichs, et G1 lance une conversation sur la reproduction des grenouilles en guyane francaise (TARANTINO-style). F2 croise le même mec lambda BG, et l'allume doucement en lui parlant de la soirée de ce soir. Signes d'affection exubérants et commentaires sur son petit cul. Reprise difficile de la conversation sur la conservation des grenouilles (FAIRE UN PARALLELE ENTRE LES GRENOUILLES ET CE QUI VIENT DE SE PASSER, ie les femelles crient à plein poumons qu'elles sont en chaleur).

  • Séquence de cours, avec un long plan-séquence sur des élèves faisant leur exposé devant un tableau blanc, sur des élèves les regardants, sur un pied qui se balance, sur des yeux qui regardent dehors, puis sur le dehors, puis sur deux élèves concentrés, et qui jouent à Mario Bros, l'un avec un écran de Game Over (l'autre dit que celui qui a perdu est une merde).

  • Ils (G1/G2) descendent de l'IEP, passent devant le Majestic, et G1 regarde le programme pendant que G2 s'impatiente, disant que les bouteilles de vin ne vont pas s'acheter toutes seules. Ils arrivent chez lui, et tentent de mettre un vinyle, mais ça ne marche pas parce qu'ils n'ont pas de diamant, alors il mettent la musique sur le PC. Make Up, de Lou Reed, et on passe directement à F1, la copine de F1, G2, une de ses copines, qui se fringuent et se maquillent. Au moment de "Out of our closets", tous les quatres sortent, G1 et G2 se disent au revoir.

  • G2 arrive devant la boite, et il y a F2 qui attend devant, en caressant le type et en rigolant (sous-titré: baise-moi). Il voit aussi F1 qui discute avec deux trois personnes très sages. Elle lui jette un coup d'oeil, puis rentre se dirige vers l'entrée. Lui dit bonjour à quelque mecs, croise son regard une deuxième fois et il finit par rentrer. Dans la boite, c'est un peu le bordel, filmé à la première personne, avec Kraftwerk derrière (Showroom Dummies). Si on peut avoir un plan de filles qui éclatent de rire avec cette musique, c'est le pied.

  • À l'intérieur, il retape sur quelques épaules, trouve un verre de whisky rempli, le vide, et regarde F1 danser pendant quelques secondes, puis la regarde aller discuter avec son amie et un autre mec. L'amie et le type flirtent, il en profite pour aller les voir et il discute avec F1. Va savoir de quoi, mais comme ils ne s'entendent pas, c'est sous-titré à l'écran. L'amie finit par choper le mec ou vice-versa, tandis que G2/F1 deviennent tactiles, puis F1 se barre à cause de l'irruption d'un autre type qui veut absolument la voir.

  • G2 finit par sortir de la boite, bourré, F2 est entrain de choper violemment un quidam, et F1 fonce sur lui en lui demandant si il rentrait, par où, ah ça tombe bien moi aussi. La caméra repasse en 3° personne.

  • F1 lui ouvre la porte de chez elle, elle est raide bourrée, lui aussi, ils rentrent tous les deux, et elle lui dit qu'elle n'en a que pour quelques secondes, elle va se changer parce qu'elle a une tache de vin. G2 s'asseoit sur son lit, et croise drame sur drame dans le studio. Marc Lévy, Twilight, Lol, poster des Kooks, petit crucifix, des milliers de bouquins de cours, des fiches parfaitement faites, de la gutter press à en vomir, l'enfer. Elle revient, lui propose une bière qu'elle décapsule avec les dents. Elle commence à boire, puis la pose par terre, et tandis que lui est assis sur le lit, elle l'enfourche, le chope super salement, lui dit que putain, elle en crevait d'envie. Lui a les yeux ouverts, dubitatif. Il finit par la déposer sur le dos et dire qu'il revient ("Tu vas mettre une capote ?"). Il se casse.

  • Course dans Lille de G2, via une rue Solférino où tous sont bourrés. You Look Great When I'm Fucked Up, des BJM, filmé sur un vélo au ralenti, un légèrement vaccillant, qui louvoie entre des beaufs. (le problème est de se débrouiller pour qu'ils ne regardent pas la caméra.

  • G1 sort du Majestic, tout content, sort une cigarette, puis tourne la tête et voit arriver G2. Il sourit, et sort une deuxième cigarette et lui tend. Il lui demande si ça va. Pas de réponse. Lui, il a passé une super soirée, le film était formidable. Quand il allume sa cigarette, la musique commence "This is Hell", Costello. Sauf qu'on ne peut pas finir comme ça, c'est bien trop Ingl. Bast.

  • Ecran sms: "tu fais quoi ce soir?" Envoi à "Thomas plan cul", on voit la figure de F1 qui ne sourit pas et s'allume une clope.
  • Si le générique est assez long, on peut passer la musique en même temps qu'une séquence qu'on aurait filmé normalement dans l'iep avec la caméra en demandant aux étudiants qu'on croise de faire coucou à la caméra. ils auront tous l'air heureux.