bon, il est trois heures du matin, je n'ai plus de cigarettes parce que j'ai laissé tomber la dernière dans une flaque de pisse clocharde, et on sait toi comme moi que c'est le moment où je te raconte ma vie, avec suffisamment de subtilité pour que ce ne soit pas évident aux yeux de la plèbe.
je reviens d'une soirée -pour une fois que je ne reviens pas du cinéma-, où j'ai encore croisé le regard de la femme de ma vie, celle à qui ressemblent aphrodite et la fille qui fait le background du compte twitter de lookbook.nu. à vrai dire, je l'ai croisé plusieurs fois, son regard, avec la chanson de new order qui tourne sans cesse (oh you've got green eyes, oh you've got blue eyes, oh you've got grey eyes and i never met anyone quite like you before, et huit minutes de sifflement à la con) dès qu'elle nous dévisageait, moi et mon insolente absence de sociabilité.
sauf qu'entre le moment où je me ressers de ce vin dégueulasse dans la cuisine bondée, et l'instant où j'appuie sur le bouton de l'ascenseur en me demandant pourquoi est-ce que personne n'a volé le bouquin de wilde qui traînait dans la chambre, il s'est passé quelque chose de merveilleux, qui a propulsé mon existence dans des dimensions qui assommeraient à nouveau isaac newton (celle-là est pour toi, gotlib).
elle m'a adressé la parole.
c'est le genre de trucs dont t'as un peu honte sur le moment, mais qui font beaucoup trop partie de toi pour être ignorés, comme cette fois où tu réalises que t'as fait exprès de mettre une chemise pour prendre un verre avec cette fille qui ne rentrerait pas chez les #meufsbonnes, ou que t'as pris cinq minutes pour expliquer avec ton plus beau sourire à une grand-mère comment aller au métro le plus proche, quand t'as volontairement fait rire la caissière du Leclerc qui tirait la gueule parce qu'elle a le pire boulot (et que sa queue de cheval lui allait outrageusement bien).
franchement, je pourrais continuer suffisamment longtemps pour faire pâlir le type qui a inventé le personnage du frère gay/suicidaire/spécialiste de proust dans little miss sunshine (trop facile de dire proust tout court), mais j'ai bien envie de finir la campagne des wookies sur star wars: galactic battlegrounds, alors je vais vous laisser en plan sans pitié d'aucune sorte.
et pour ceux qui ont senti leur enfance rappliquer en trombe quand j'ai mentionné gotlib, je fais mon grand seigneur, et je vous lâche le lien de son site, où il met en ligne des jeux vidéos qu'il a créé. pilote devrait avoir un compte twitter.
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