Finalement, j’en ai marre. Elle a beau être absolument superbe, je vais pas rentrer dans son petit jeu du « je te laisse faire la gueule sans rien dire » comme ça. Je me lève. Elle me suit du regard, dissimulant presque totalement son étonnement.
« Il me faut des cigarettes. Tu viens ? »
Et, comme par hasard, au moment où elle semble se lever, elle décide de lâcher le morceau. Ça lui vient d’un coup, sans prévenir, et ce devait forcément être au moment précis où je n’en avais plus envie:
« En fait… Je me suis levée ce matin en me disant que je ne voulais pas finir comme ce mec qui installe ses tables tous les matins. Je ne voulais pas finir comme ma belle-mère qui lit les mêmes chroniques du même journal depuis 30 ans. Je ne voulais pas finir comme ma grande sœur qui prend le même menu dans le même restaurant, tous les midis depuis deux ans. Ni comme ces imbéciles en classe préparatoire, en fac, en école, n'importe où, qui planifient tout de la même manière, jusqu’à ce que leur quotidien ne deviennent qu’un vaste emploi du temps consacré exclusivement au travail répétitif, réglé à la minute près, pour qu‘ils puissent ensuite combattre la peur de leur échec en se rassurant par le biais d‘un univers connu, maîtrisé et prévu -toujours le même. Et je ne voulais encore moins terminer comme tous ces gens, dans le métro, avec leurs mêmes expressions tellement… tellement… communes, vulgaires mélanges de fatigue, d’habitude et désarroi devant le fait qu’ils sachent exactement comme va se dérouler leur journée. J’ai 19 ans, et je voulais me persuader que je pouvais faire quelque chose de spontané, sans avoir à me demander quelles répercussions cela aurait sur le déroulement « habituel » de ma journée, sans avoir à me préoccuper des conséquences, quelles qu’elles soient. Sans avoir besoin d’un prétexte qui tienne la route aux yeux de mes parents. »
Silence. On dirait qu’elle est essoufflée d’avoir autant parlé. Pourtant, j’ai quand même un très fort doute qui subsiste. Merde, quoi, on frôle le désespoir classico-juvénile, là ! Elle est même passée terriblement près de la banalité qu’elle cherche -d’après ce que j’ai compris- à éviter.
C’est à ce moment là qu’elle et ses jambes infinies se retournent vers moi -plus je regarde ses jambes, moins Chloé me déteste.
« Regarde-moi ! Je suis jolie, je suis intelligente, j’ai de la répartie, je suis riche, j’ai un avenir qui s’annonce brillant, et pourtant jusqu’à ce matin, j’aurais été incapable de faire quoi que ce soit qui n’eût été prévu, utile et contrôlé par mes proches. Je… je suis le déterminisme social incarné ! »
Et forcément, il fallait que la terminologie sociologique vienne s’immiscer dans une confession qui diffère -enfin !- des habituels monologues plaintifs et sentimentaux que me réservent les adolescentes réglées -je tiens à dire aux demoiselles qui s'indignent à la lecture de ces lignes qu'il est biologiquement prouvé que vous êtes plus chiantes une fois par mois- de mon âge. Ne pourra-t-on jamais s’exprimer précisément d’une autre manière que par des expressions à la sonorité barbare ? Et encore, sur ce point, j’ai la chance de ne pas être allemand. Enfin, toujours est-il qu’elle s’est calmée, un tant soit peu. Quelques secondes passent sans qu’aucun d’entre nous prononce quoi que ce soit. En fait, je suis entrain de me demander si je lui dis. Elle risque de mal le prendre. Mais, après tout, on s’en fout, non ? Je lui dis:
« On flirte quand même avec le schéma classique de la jeune fille fuguant son avenir bourgeois. Plus banal et plus déjà-vu, tu crèves.
- La ferme. »
Je la regarde en souriant, alors qu’elle ne daigne me jeter qu’un coup d’œil de travers, que je trouve très bourgeois pour une jeune fille qui cherche à éviter de rentrer dans son moule social d’aristocrate moderne.
« Et puis, pourquoi est-ce que je t’ai raconté ça, moi ?
- Je ne sais pas, parce que t’es en manque affectif important ? Et puis, tu te dis que, sous prétexte que tu as mis une robe… légère, je vais me mettre à t’écouter attentivement et à t’approuver inconsciemment.
- Si jamais j’avais besoin de qui que ce soit, ce serait d’un mec sexy qui me prendrait dans ses bras et qui m’écouterait attentivement pour ensuite mieux me consoler, et sûrement pas d’un type mal rasé puant la clope et incapable d’avoir une parole réconfortante autre qu’une vanne bidon qu’il est le seul à trouver marrant. »
Je continue de lui sourire en la regardant dans les yeux. En voyant les premiers clients arrivant dans le café face à moi, reprenant les mêmes places qu’hier matin, j’en déduis qu’il doit être près de huit heures. Ça va faire quasiment une heure passée avec un mec qui ne fait pas attention à son physique, cynique et toxicomane; je lui trouve bien du courage. Et puis, comme je ne perds jamais le Nord, je laisse passer quelques minutes de duel implicite entre son regard bleu azur et mon regard de pseudo-camé, avant de lui demander ce qui me trotte dans la tête depuis qu‘on est sortis du métro. Et pourtant, plus je la regarde, plus ça devient étrange. Un jeu du « premier-qui-cille-a-perdu » n’est pas censé induire cette atmosphère; on entend de moins en moins le patron souhaiter la bonne journée à ses habitués. Je distingue, à moitié cachés par des cheveux d’un blond éclatant, quelques habitants faisant leurs courses avant que le marché de Saint-Denis ne soit submergé par une foule massive, comme tous les samedis matins, depuis sa création. Lara se mord doucement -et plus ou moins discrètement- la lèvre. La tension monte, nos yeux se dévorent réciproquement. Je n’en peux plus, il faut que livre ce que j’ai sur le cœur:
« Il me faut des cigarettes. »
Note pour la prochaine fois: bannir l‘usage de cette phrase dans des circonstances semblables parce que là, elle meurt d’envie de me tuer; et pourtant, mes lèvres ajoutent toutes seules, insolentes:
« On y va ? »
Staline, Mao, Pol Pot, protégez-moi des pulsions sanguinaires que je vois rugir au fond des ses yeux si bleus, et protégez-moi de ses dents éclatantes qui vont m’arracher la gorge. Au moins, elle a la confirmation que je suis vraiment comme elle me pensait: non seulement je suis con, mais en plus je suis égocentrique. Et je me plais comme ça; tant pis.
« Je suis sûr que tes jambes sont encore plus belles lorsque tu marches. »
Le désespoir m‘envahit: qu’est-ce que je n’irais pas dire pour une malheureuse dose de nicotine ! M’abaisser à complimenter une fille qui sait très bien qu’elle est superbe, mais en plus par le biais d’une banalité qui pourrait provenir de n’importe quelle racaille des environs. Il n’empêche que, aussi étrange que ça ait pu sonner dans ma bouche, elle a l’air d’apprécier; c’est donc -plus étrange encore- que ce genre de trucs marche. Et merde. Enfin, pour compléter le show, je la prends délicatement par la main, dans la plus pure tradition de la noblesse monarchique; elle se prend pour Grace Kelly, et -j’espère- dissimule très bien sa satisfaction. Et quoi qu’il en soit, j’ai réussi à avoir la fille et le tabac; la journée commence bien, fût-ce à Saint-Denis.
Il y a sûrement un vendeur de cigarettes quelque part. En face, ce sont des infinités de panneaux indiquant kebabs, alimentations générales et magasins de fringues pour jeunesse issue de milieux sociaux défavorisés (on les remarque aux inscriptions dorées en lettres gothiques imprimées au dos d'un polo blanc) qui envahissent ce qui me paraît être la rue commerçante de Saint-Denis. À droite s’ouvre la place du marché, laquelle débouche ensuite sur plusieurs petites rues piétonnes bétonnées dans le plus pur esprit fonctionnel des années 1980, où j’ai l’impression qu’on peut trouver tout, du moment que ce n’est pas légal. Malgré mon goût connu et prononcé pour l’aventure, je préfère miser sur la rue commerçante.
Le problème -encore un !- , c’est que, si Lara a accepté de me suivre, ce n’est pas pour autant qu’elle s’est décidée à faire la conversation. J’en ai marre, des filles qui sont aussi arrogantes que moi. Je veux dire, ça perd tout son sens, l’arrogance, dès lors qu’il n’y a pas autrui pour justement nous reprocher d’être arrogant. Ce que quelqu'un d'autre ne fait que lorsqu’il se sent mal de voir quelqu‘un se proclamer comme étant mieux que lui. Enfin, je me comprends.
Et pourtant, nous voilà, tous les deux, marchant à bonne distance l’un de l’autre, et se jetant des regards en biais dans la banlieue qui s’éveille au milieu d’une matinée qui fait contraster le gris des bâtiments et le bleu du ciel. Je suis sûr qu’on passe, aux yeux des passants, pour un jeune couple insouciant qui vient de s’engueuler. Certains imaginent que c’est moi qui l’ai blessée (Pourquoi les filles ne sont-elles pas supposées blesser les mecs ? Éternelle question, qui trouve probablement une réponse lors de chaque soirée bière entre mecs de la terre); d’autres se disent que l’un de nous deux est allé voir si l’herbe était plus verte ailleurs, mais qu’on se fait la gueule pour la forme: on est censés être innocents et tolérants, puisqu’on est jeunes. Ou alors, les rares personnes qui nous jettent un coup d’œil dans cette rue qui n’en finit pas ne pensent strictement à rien, au-delà de leurs préoccupations immédiates. J’ai la flemme d’imaginer ce à quoi ils pensent. Ce ne doit pas être très intéressant.
Marre de ce silence absurde, j’ai envie d’arriver jusqu’au bar-tabac. Oui, jusqu’au bar-tabac, parce que j’ai aussi envie d’un verre. Oui, il est à peine huit heures, ou sept heures, ou neuf heures, ou je n’en sais rien, mais j’ai envie d’un verre. C’est comme ça: concernant mes pulsions, je suis très scrupuleusement les conseils du grand Mr. Wilde.
J’accélère légèrement le pas, Lara accélère légèrement le pas; je fais de plus grandes enjambées, Lara fait de plus grandes enjambées; le vent se met à souffler -légèrement, lui aussi. Ce qui fait que sa robe tend à s’envoler de plus en plus haut le long de ses cuisses, que le tissu se met à épouser parfaitement une peau pour laquelle certaines de mes connaissances se damneraient (même si il est vrai que mes connaissances ne sont pas de bons exemples et qu’elles ne sauraient définir damner). Le ballet qui commence à voir le jour entre les tourbillons verts et les éclats blancs de ses cuisses, non content de supprimer toute liberté à mon imagination, commence à attiser terriblement ma curiosité. Je reprends le contrôle de mes yeux suffisamment longtemps pour voir que nous sommes bientôt arrivés, jusqu'à ce que je réalise que je dois vraiment avoir l'air d'un abruti, à marcher comme un forcené, la tête légèrement penchée, de travers, sans même regarder où je mets mes jambes -on s'en fiche, du moment que celles qui m'accompagnent continuent à valser. Je pourrais presque être dans un film de Gus van Sant, plan fixe sur ses jambes en constant déplacement, sans jamais s'éloigner du spectateur, qui cadre focalisé uniquement sur elles, de là où le genou naît d'une courbe lisse, brillante, autour de laquelle des pans de robe verte voltigent, accrochés au ciel, et jusqu'à l'entrelacs des bandes de tissus de son espadrille avec sa cheville, son pied et le sol gris. Derrière, Beethoven et une de ses sonates. Finalement, elles s'arrêtent devant une porte vitrée à double battants, au verre sale, maculé de traces de doigts négligents, et au contour de plastique vert. Elle ne touche pas à la poignée, elle veut que ce soit moi qui lui ouvre la porte.
Nous nous asseyons à une petite table noire, en plastique elle aussi, au fond du bar, pour éviter le non-dialogue des habitués avec leur demi et l'écran de télé centenaire qui diffuse inlassablement des courses de chevaux, et renouvelle à chaque fois espoirs, déceptions et abrutissement. À peine assis, je me relève pour demander des clopes à la ménagère de plus de cinquante ans qui subit son comptoir sale.
- Tu me prends un café en même temps ? demande-t-elle au passage, en regardant si sa robe verte est bien flotte bien autour de son bassin. Je la regarde deux secondes.
- Non.
- On t'a jamais appris à être galant ?
- On t'a jamais appris à être polie, et à demander s'il te plaît quand tu veux qu'on te rende un service ?
- Si. Prends-moi un café.
Je me retourne vers la vendeuses qui, elle aussi, a abandonné toute amabilité. Au retour, je commande un whisky on the rocks au bar, sans l'anglicisme, de peur devoir expliquer le lexique de son métier au serveur. Je me rassois et entreprend d'enlever le plastique qui me colle au doigts de mon paquet. Le serveur m'apporte un semblant de jus de pomme, sans glaçons à l'intérieur, et Lara me dit que je suis vraiment un con.
- Tu vas faire quoi ? Te lever et partir vaquer dans le ghetto de Paris en te prenant pour une jeune rebelle ? lui dis-je en risquant mes lèvres dans ce breuvage douteux.
- Pourquoi pas ?
- T'as vu les gueules des mecs qui nous entourent ?
Lesdits mecs font semblant de ne pas attendre qu'elle se lève pour commander son café, et le barman évite soigneusement de venir lui demander ce qu'elle veut; finalement, elle fait parader ses jambes jusqu'au comptoir, éclipsant les chevaux qui s'épuisent sur l'écran cathodique, et se rassoit, très digne, à ma table. J'hésite, le temps que son café, son sucre sans marque et son biscuit sous vide Speculoos arrivent, à lui demander ce qu'elle fait dans la vie. Ni elle ni moi nous regardons dans les yeux, et je fais mine d'inspecter chaque recoin du miroir contre lequel elle est adossée, alors qu'elle trouve un intérêt particulier aux pieds de la chaise de la table d'à côté, où un vieux, tout en charentaises et en moustaches, fait les mots croisés du même journal depuis qu'il sait lire.
- C'est quoi, ta passion ?
À défaut d'aveugler par son originalité, la question a -j'espère- le mérite de lancer une conversation, sauf si elle me répond qu'elle n'en a pas, ce sur quoi je parie intérieurement cent dollars.
- J'en ai pas, répond-elle. Je suis riche.
- Ma pauvre. T'as aucun intérêt, dans la vie ?
- Non. Et si j'en avais, je ne le partagerai pas avec toi.
J'en ai marre, de son arrogance. Presque autant que Zola en a marre d'être pris pour un putain de naturaliste.
- Attends, t'es une fille de moins de vingt ans. T'aimes sortir, te défoncer avec les antidépresseurs de ta mère et les sacs Vanessa Bruno, non ?
- Tu crois toujours que tu peux caser tout le monde dans des cases pré-étiquetées ? rétorque-t-elle avant que ses dents blanches - a-t-elle un seul défaut physique qui puisse la rendre hideusement banale ? - ne fassent craquer le biscuit marronâtre.
- Bien évidemment. Et quand j'y arrive pas, ou que mes interlocuteurs ne rentrent pas dans ces boîtes, je leur demande...
Je suis coupé par un réacteur si bruyant, au-dessus de nos têtes, qu'il détourne le regard hypnotisé des ivrognes solitaires du poste de télé alors que, de ce que je vois d'ici, la course est bien tôt finie. Je continue.
- … Je leur demande ce qu'ils aiment dans leur vie. D'où ma question principale, ma belle.
- C'était quoi, ce bruit ? lâche-t-elle après avoir effacé les rares gouttes de café égarées sur ses lèvres. Elle s'en fout complètement, et du bruit, et de ma question, et du café, mais je fais comme si de rien n'était.
- Probablement les Russes qui attaquent, dis-je en contemplant mon whisky dégueulasse qui, mine de rien, descend de plus en plus.
Elle sourit enfin, et je réitère ma question, pensant que j'aurais peut-être une réponse, pour une fois -je refuse de la quitter avant d'avoir eu autre chose qu'une confession abominablement bidon.
- J'aime qu'on me foute la paix.
Un ange passe, se moquant du désarroi que je tente de dissimuler. Elle fait tourner sa tasse de café du bout de son doigt, et le serveur est tout de même revenu savoir si la demoiselle ne veut rien de plus et qu'elle l'appelle si jamais elle change d'avis. J'en ai un peu marre.
- Écoute, on va faire un deal, dis-je au bout de cinq minutes d'un silence entrecoupé de résultats de courses hippiques. Elle lève un sourcil dubitatif, mais ne me demande pas de la fermer.
- T'arrêtes ton comportement aristocratico-dédaigneux, et je t'offre ton café.
Vu le regard que ses yeux me lancent, elle est pas près de changer d'attitude.
- Tu sais, chéri, j'ai de quoi me le payer, ton café.
- Et la beauté du geste ?
Elle rit.
- Je m'en fous, rétorque-t-elle en triturant le portable qui trône sur la table.
- Dommage.
Dans le miroir, le reflet du serveur discutant avec un vieux continue de la mater.
- Je vais fumer une clope, dis-je en me levant. Je ne me retourne pas immédiatement vers la sortie, et reste face à elle en fouillant mes poches pour trouver un briquet.
- Donne-m'en une, finit-elle par lâcher.
- Tu fumes, toi ? Ta maman ne t'a pas dit que c'était mauvais pour la santé ? dis-je en souriant, et en jetant une cigarette sur la table. Elle me suit jusqu'à la porte du bar; dehors, le soleil est déjà haut et les rues déjà pleines. Il doit être neuf heures, et les mamas africaines se dirigent toutes vers le marché pourri de la place principale, où se dressent trois petits stands de fruits et légumes. Alors que j'allume ma cigarette, juste avant de lui tendre un briquet à la flamme hésitante, le bruit assourdissant recommence et nous levons tous la tête pour essayer d'apercevoir l'engin qui fait ce vacarme, mais les immeubles sont trop hauts pour nous laisser avoir un champ de vision décent.
Elle tire une fois, deux fois sur sa clope et s'éloigne de quelques pas pour se poster devant une affiche de festival de raï, qui doit sûrement être très intéressante.
- Tu sais, Lara, t'es pas obligée de faire semblant d'être absorbée par un truc auquel tu n'iras jamais pour éviter de me parler.
Ses lèvres s'entrouvrent, probablement pour me répondre que je suis un con, et que si elle avait pas envie de me parler, elle chercherait pas de stratagèmes de gamine de douze ans, etc. Pourtant, c'est un cri qui s'en échappe, alors qu'une bombe vient d'éclore au bout de la rue, rouge, jaune et orange entre les immeubles gris. Une seconde s'abat, plus près de nous, et la troisième va jusqu'à projeter des débris d'un pavé installé consciencieusement par la municipalité à travers sa robe verte. En un instant, tout n'est plus que cris et poussière, tandis que les explosions se font écho les unes aux autres, tandis que je me précipite à l'intérieur du bar -la porte qui ne se referme pas derrière moi m'indique qu'elle a soit été emportée par le souffle annihilant des ogives semées au hasard dans ce ciel matinal, soit que Lara m'a suivi. La lampe branlante qui s'abat sur ma tempe ne me laisse pas le temps de confirmer une des hypothèses.
Ma vue se brouille, alors que je réalise que les Russes attaquent vraiment Saint-Denis.
Je lis en diagonale, accrocheur, "- Si jamais j’avais besoin de qui que ce soit, ce serait d’un mec sexy qui me prendrait dans ses bras et qui m’écouterait attentivement pour ensuite mieux me consoler, et sûrement pas d’un type mal rasé puant la clope et incapable d’avoir une parole réconfortante autre qu’une vanne bidon qu’il est le seul à trouver marrant." : stop. Pardon, je la trouve ridicule. Incroyablement, banalement, ridicule.
ReplyDeletesi t'as lu le disclaimer en haut de Lara I, alors tu comprends pourquoi c'est incroyablement ridicule (et j'en suis foutrement conscient).
ReplyDeleteje crois que j'ai complété avec le style que j'ai à présent à partir de "J'accélère légèrement le pas, ..."
là je prendrais en compte les commentaires.
Bor-ing. Aucun intérêt, même pas une once de talent ou de style pour relever le niveau. C'est triste.
ReplyDeleteLara, r.i.p
ReplyDeleteet bon débarras.
ReplyDeleteTu ne sembles pas être fier de tes écrits. Le minimum serait de les défendre. C'est décevant de la part d'un écrivain, même débutant.
ReplyDeleteà critiques inutiles, défense absente.
ReplyDeleteje vais pas m'emmerder à justifier un texte qui n'est pas bon quand on ne me dit même pas pourquoi il ne l'est pas.
et je ne suis pas fier de la série Lara, mais j'espérais qu'on me dirait de manière précise pourquoi ils sont risibles (à part le cliché omniprésent). quoi que je sois plutôt satisfait de la manière dont j'ai fini celle-ci.
J'ai bien aimé la fin également. Oui, j'ai tout relu malgré la fatigue.
ReplyDeleteAu buro, 1ere fois ici, je lis un peu, je travaille, puis je reviens lire...et je continue. Tres cinematographique i like
ReplyDeleteHahaha. Mon ami Xpn est passé par là. Toujours aussi acerbe. (le "même débutant" est excellent, avoue).
ReplyDeleteEt toi, Pierre, tu me fais bcp rire. Tu sais pourquoi ta série de Lara est plus ou moins nulle, alors fais pas le malin, et ponds nous un truc cool. Ton personnage et le sien sont justes plats, on dirait des héros de Marc Lévy, y'a pas de félûre, aucun intérêt psychologique, tout est seulement prétexte à tes bons mots.
Mais sinon, j'ai effectivement relu les 3 Lara, oui j'ai pas envie de me pieuter, et alors, et après que tu aies repris, c'est mieux. Mais t'étais déjà enfermé dans ton schéma minable. RIP, et restes y, Lara.
ReplyDeleteCeci dit, j'aimerais bien lire les écrits de Mr John Doe, y'aurait moyen de rire.