Englué dans sa routine, il tomba sur l'apogée de sa journée au coin d'un couloir. Pour une raison qui ne nous intéresse guère, il descendait les escaliers branlants de son immeuble avec son casque sur les oreilles, abandonné dans son morceau,, n'importe lequel, il n'avait pas tellement fait attention à ce qu'affichait son iPod avant de le fourrer dans sa poche. Le prix de son casque étant aussi impressionnant que sa qualité, le monde extérieur avait cessé de faire du bruit et, comme à chaque fois que plus rien ne l'atteint, il dégringola les escaliers, juste pour la beauté du geste. Arrivé au rez-de-chaussée, il tourna à gauche pour s'engouffrer dans le hall glacial. Et voilà. Juste derrière le coin en crépis blanc l'attendait une belle blonde. Une vraie belle femme blonde, avec de vrais cheveux dorés, de vrais yeux bleus, un vrai visage d'albâtre et un tout petit air d'imaginaire. Évidemment, elle ne l'attendait pas vraiment, elle était juste pressée de rentrer chez elle et l'avait pris par surprise, au détour de ses rêveries. Il avait failli la frôler, sans faire exprès, s'écartant le plus possible pour éviter de l'abîmer, de la briser. Croisé son regard. Regardé ses lèvres. Jusqu'à ce qu'elle eut disparu derrière lui, tandis que, sans y réfléchir, il passait le palier de la porte d'entrée. Dehors, il faisait beau, et The La's se mirent à jouer There She Goes. Il s'arrêta, parce qu'il se demandait si il y avait une infime chance qu'elle soit toujours dans le couloir à fixer ses prunelles sur sa nuque. Il se retourna le moins naturellement du monde. Il n'y avait que la concierge qui sortait de sa loge. Mieux qu'un film.
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