21.1.10

l'insécurité latente attaque les défenses de votre enfant.

Les consommateurs sont à ma porte, font la queue pour acheter mon produit, pour goûter à mon paradis. Je n'ose pas leur dire qu'ils repartiront insatisfaits, comme ce taulard qui voit sa copine quitter la parloir sans qu'il ait pu déchirer sa robe avec cette lame de rasoir qu'il garde au creux de sa paume depuis que ça chauffe, dans le quartier des arabes, comme partout dans le monde. Il n'y a aucune différences, il n'y a que des cons, généralement avec des cocktails molotov qu'ils feront éclater en bas de chez toi et, demain, quand t'auras la gueule de bois -tu la sens déjà un peu venir, ne nie pas- et que tu voudras descendre tes bouteilles de mauvais vin rouge en essayant de ne pas vomir, ta poubelle aura flambé. Toute ta rue puera le kérosène et le sang, un coup qu'on t'assène dans les dents. Des bouts de keffieh blanc et noir. Je ne sais pas de quelle couleur est le sang des mecs qui hurlent le soir dans ta rue parce que la France a perdu ce match crucial. Le sang des orcs est noir, je l'ai vu à la télé. Tout le monde est rentré dormir, là, il est dimanche. Tu sens bien ton monde qui flanche, les escaliers qui tanguent quand tu tentes de les remonter. Ça ne sert à rien de réveiller la fille par terre, celle qui a refusé de dormir dans ton lit. Au réveil, sans mascara, naturelle, moche, autant qu'elle continue à rêver de mecs qui ne sont pas comme nous. Alors, elle se met à ronfler.

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