13.4.10

pisse dans l'âtre, dieu ne dira rien.

il fait beau, aujourd'hui et, fait exceptionnel, je suis sorti de chez moi pour prendre un café avec une amie, aussi grasse qu'inoffensive (quoi que pas tout à fait innocente, mais c'est une autre histoire). j'ai sorti mes chaussures d'invincibilité et ma chemise d'éternité et, hardi petit, m'en voilà parti mater allègrement les lycéennes coquines (avé, mr. dorcel) avant de me faire offrir un expresso en plein territoire bobo. j'ai l'impression qu'elles sont nées avec leurs vestes militaires, leurs robes en coton et leurs espadrilles, mais dieu que leur jambes ne me lassent jamais. il y en a qui me regardent. pas mal, même, mais je mets ça sur le compte de mes lèvres qui bougent toutes seules à cause des knopfler bros et de leurs refrains à deux balles. celles qui ont les cheveux les plus blonds ne me regardent pas, et quand j'ai droit au haussement de sourcils de la femme de ma vie devant pimkie, le cor bat la retraite et je finis par rejoindre L. j'étais censé être en avance, je crois, mais son air exaspéré m'assure du contraire. sois exaspérée autant que tu le souhaites, ma grosse, du moment que tu me prêtes deux euros.
je ne sais plus vraiment ce qu'on a dit. c'était intéressant, divertissant du moins, même si le clochard d'en face n'en avait pas l'air persuadé. je crois que je me suis moqué de son copain et qu'elle ne l'a pas défendu, avec ce petit rire nasal qui affiche les néons "baise-moi" au-dessus de sa tête. j'ai dit que je voulais rencontrer sa mère pour me marrer parce que sa mère est folle, et elle l'a bien pris. le reste appartient aux pavés de la place H. en terrasse, je regardais toujours les filles. j'en ai reconnu une ou deux, de derrière les pupitres. et puis il y a eu la voix rauque et familière de cette espèce d'assemblage d'os qui m'a fait me retourner. à côté d'elle, il y avait une ex. le genre de filles qui n'existent que de deux manières. soit elles sont les plus merveilleuses du monde et elles se marieront forcément avec un type tellement cool que tu ne pourras jamais test leur quotidient, soit ce sont les plus gros thons de la terre et tu te sens obligé de glisser dans leurs boîtes aux lettres des mémos leur rappelant qu'elles ne valent rien. d'habitude, je suis gentil et convivial avec mes ex. là, c'est un type 2. disons plutôt type 2 'tête de chacal', ça sonne plus juste, et ça tape plus fort. me voilà debout, tout miel et tout sourire, esquivant des éclairs de haine si féroces que je pourrais presque la prendre en photo, la vendre et me payer mon voyage retour. je tends la main, et elle essaie de la déchirer avec ses ongles rongés. engagement.
-bonjour m.
-...
-tu vas bien ?
-ouiiiii. à merveille. et toi ? comment se passe ta nouvelle vie ?
(elle redoutait terriblement cette nouvelle vie quand elle refusait de m'envoyer des lettres d'amour, et que le bac faisait encore peur)
-comme tu l'avais imaginée. y'a que des meufs trop bonnes à la fac.
-super, je suis ravie pour toi, tu m'excuses il faut que j'y aille, hein, on est pas tous aussi cools que toi.
(insérer ici sa gerbe d'ironie souriante, à défaut de la gerbe d'anémones de l'hiver 2009. ou 2008, je ne sais plus. mais elle avait été impressionnée)

elle s'en va, sautillant de nénuphars en nénuphars, quand j'ose attraper sa robe rose (dieu, elle a toujours cette saleté ?) pour qu'elle se retourne d'un geste énervé, faisant voltiger ses seins qui pendent dans mon espace aérien.

-quoi, qu'est-ce que tu veux ?
-...
-je peux me casser ?
-ouais, nan, je croyais juste qu'on aurait le droit de se foutre un peu sur la gueule, qu'on se lâche des crasses sur la place publique et qu'on fasse pleuvoir les coups de crosse. un peu de nerf, m., montre-moi que je suis un connard, que je ne t'ai pas laissée indemne.
-que tu ne m'as pas laissée quoi ?

et elle s'est retournée et elle est repartie avec sa pote. devant la superbe, beau joueur, j'ai fait une révérence qui a un peu fait rire le clochard d'en face, éternellement là.

si on ne peut même plus s'engueuler avec une fille qui a des milliers de dossiers sur vous, à quoi bon me rasseoir pour finir ce café ? cette phrase n'a pas de sens, mais il fallait bien que je m'en aille, d'une manière ou d'une autre.


pour aller voir, défait, le maréchal des logis, quelques rues plus loin. mais c'est un autre portrait qui n'a pas sa place près de la canidé.

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